Le Festival des Voix a fêté ses 20 ans

Emily Loizeau

Après les belles soirées proposées à l’intercommunalité du 17 au 20 juin, Moissac a repris le flambeau à l’occasion de la fête de la musique, proposant une soirée surprise au cœur du cloître, ouvert à tous pour l’occasion : ambiance décontractée, le public assis dans l’herbe, écoutant tantôt Vox Bigerri tantôt Hervé Suhubiette et ses chœurs pour finir par les chansons de l’original Manu Galure.

Mercredi 22, retour à Lafrançaise où Lior Shoov a capté son public à grands renforts de Ukulélé, Hang, tubes en plastique, harmonicas et autres étonnants objets.

Le jeudi soir, top départ pour le Village des Voix qui a ouvert ses portes, livrant son lot de verres consignés, crêpes et concerts gratuits au fidèle festivalier.

200 collégiens ont accompagné les Grandes Bouches pour leur « tour de chant » et trois jeunes canadiens nous ont fait traverser l’Atlantique avec leurs sonorités celtes. A 22h, 650 personnes se pressent devant l’entrée du cloître, attendant impatiemment d’écouter les classiques de Michel Legrand chantés par Vincent Niclo : grand succès pour ce premier concert du cloître en nocturne.

Vendredi soir, Ilaria Graziano et Francesco Forni débutent les festivités du week-end dans une belle alchimie folk aux accents italiens. Au patus, les Clandestines livrent leurs chants de femmes malgré la bruine… Mais le ciel finit de se couvrir et la pluie empêche Alan Stivell d’assurer sa prestation dans le cloître, cadre superbe mais à ciel ouvert. La file de parapluie au patus en dit long sur le nombre de fans déçus, qui repartiront sans assister au spectacle celtique promis. Au hall de Paris, Emily Loizeau accompagnée de ses 5 musiciens aura quant à elle enchanté son public avec le live de son dernier album, Mona.

Emily Loizeau

Quand à Bobby Dirninger solo et Neeskens, les deux groupes qui devaient se produire sur la scène du Village des Voix… Qu’à cela ne tienne ! Réfugiés dans la chapelle du séminaire, transformée en espace VIP pour l’occasion et ouverte à tous ce soir là, ils ont livré au public une soirée intimiste, sur des sons de guitare planants et des voix profondes.

Samedi 25 juin dans la matinée, Loïc, animateur du patrimoine, a proposé deux rendez-vous à l’hôtellerie Sainte-Foy et dans les rues de la ville, pour des visites thématiques autour du Moyen-Âge et de l’art roman. L’après-midi, trois jeunes artistes régionaux ont joué à la chapelle Saint-Benoît et les Clandestines ont pioché dans le répertoire de l’american roots music pour leur spectacle « Boots and roots » sur le parvis de la Mairie. En début de soirée, Radio Babel Marseille a réveillé le village des voix au son du beat-box et des nombreuses influences blues, arabes, occitanes… pour un concert débordant d’énergie. Mouss, Hakim et leurs invités ont pris le relais au hall de Paris pour une soirée hommage au poète kabyle Slimane Azem, proposant une relecture de ses chansons. Les transitions contées de Mouss ont donné une dimension nostalgique et émouvante, liant leurs parcours de vie et d’artistes à celui de Slimane Azem et ses chansons.

A la nuit tombée, la voix de Rokia Traoré, entremêlant recueillement et ferveur, aura donné des frissons aux spectateurs installés dans le cloître. Le public captivé s’est laissé prendre par son aura scénique, entre sonorités maliennes et discours humaniste.

Fin de soirée festive au village des voix, avec l’univers éclectique et fantaisiste du trio Tsatsali et des 8 membres du Trottoir d’en face : pop, rock, reggae, rumba, cuivres… Ils ont transmis leur énergie au public, dansant au rythme de leurs chansons.

Le dernier jour du festival attaque à Lafrançaise avec les Clandestines, délocalisées pour l’occasion. A midi, c’est à l’île de Beaucaire que certains festivaliers se sont donnés rendez-vous, accompagnés des accordéonistes de « Ça va valser » pour déjeuner ensemble sur l’herbe, sous l’agréable soleil.

clandestines

A 14h30, le duo Mieko Miyasaki et Suizan Lagrost nous a plongé dans l’âme du Japon, qu’il soit traditionnel ou plus actuel, au son du koto cithare et du shakuhachi.

En début de soirée, un original spectacle « rock-accordéoniste » et chorégraphique sur la scène du village des voix était proposé par le groupe ça va valser. D’autres ont préféré s’installer dans le cloître pour écouter le « café tango » d’Omar Hasan : d’Astor Piazzola à Carlos Gardel, cet ancien pilier des Pumas a donné du coffre pour faire vivre ces classiques du tango argentin, accompagné par le célèbre Orchestre de Chambre de Toulouse.

A 21h, c’est un village des voix noir de monde qui a accueilli les Ogres de Barback et le bal Brotto Lopez pour clôturer cette vingtième édition. Mariant chanson à texte et musique traditionnelle dans un savant mélange d’accent parisien et sudiste, ce spectacle poétique et entraînant a su capter son public, venu parfois de loin pour y assister. C’est donc dans une Rue de Moissac que la foule a dansé sur ces classiques de la bohème et du festif.

Une belle vingtième édition en somme qui répond à la promesse faite chaque année de livrer un festival de qualité, où la voix est à l’honneur, sous toutes ses formes et dans toutes ses nuances.

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omar hasan