Rentrée scolaire : entretien avec Romain Lopez

A l’occasion de la rentrée scolaire, Monsieur le maire de Moissac répond à nos questions.

 

La rentrée des écoliers moissagais s’est-elle bien passée ?

Je félicite les services municipaux ainsi que mon adjointe aux affaires scolaires Stéphanie Gayet impliqués dans la rentrée des 1150 écoliers des écoles publiques maternelles et primaires puisque nous avons recensé aucun problème.

La préparation de la nouvelle année scolaire s’est effectuée dès la clôture de la précédente : organisation des équipes (agents techniques des cantines ATSEM, ALAE, AED), nettoyage des bâtiments fin août, petits travaux réalisés par les services techniques…Les réunions de pré-rentrée entre agents de mairie concernés, leurs chefs de services, les directeurs d’école et les élus ont permis de rappeler les consignes en vigueur concernant le fonctionnement du temps périscolaire (garderie, cantine) dévolu à la Ville (l’Education nationale gérant le temps scolaire.)

Les effectifs demeurent en baisse par rapport à l’année dernière avec un infléchissement notable sur le primaire, particulièrement à Chabrié et Mathaly. Toutefois, Mathaly enregistre une hausse des inscriptions en maternelle contrairement à l’école Louis Garde (Saint-Benoît) où les effectifs de maternelle sont en net recul.

 

Quels sont les moyens mobilisés par la Ville ?

L’enfance est le premier poste de dépense de la commune en matière de personnel puisque nous consacrons 2.5 millions d’euros/an soit près d’un tiers des charges de personnel de la mairie (hors crèche).

La Ville alloue un budget de 80 000 € aux sections maternelles et primaires de tous les établissements pour financer des fournitures scolaires et administratives, la trousse à pharmacie, les jouets de Noël distribués en maternelle, les transports (piscine…) et les sorties en classe découverte. A cela, s’ajoute une dotation obligatoire de 120 000 € à la Sainte-Famille (Jeanne d’Arc). Pour la cantine, le reste à charge pour la Ville (repas uniquement) est d’environ 140 000 €/an. Toutes ces dépenses sont récurrentes, c’est-à-dire réalisées chaque année.

 

Des travaux sont-ils prévus ?

Ce que je nomme les « petits travaux » courants ont été préparés et budgétairement inscrits par les services techniques. Leur montant avoisine les 320 000 € en 2023-2024 toutes écoles confondues. Dans ces interventions très variées, il y a, par exemple, le changement de fenêtres au Sarlac, à Delthil et Montebello, la pose de brise-soleil à Mathaly, de dalles acoustiques à la Mégère…

 

Quelles sont les nouveautés pour cette rentrée 2023 ?

Vous connaissez mon intérêt pour les questions de sécurité. Après avoir terminé l’installation des visiophones sur les trois écoles rurales (Mathaly, la Mégère et Saint-Benoît) en début d’été, j’ai fait installer un système anti-intrusion dans l’intégralité des écoles pour un montant de 45 000 €. Il se compose de balises directement reliées à la police municipale. Lorsqu’elles sont déclenchées par un enseignant ou un agent de la Ville, elles émettent un signal sonore dans tout le bâtiment scolaire pour une mise à l’abri, envoient des sms automatiques à une liste préétablie et préviennent la police municipale.

Également, nous allons débuter les travaux de rénovation énergétique sur la base d’un diagnostic des bâtiments scolaires réalisé il y a plusieurs semaines. Cette étude établit trois scénarii de travaux par école avec les économies d’énergie qui en résultent annuellement pour chacun d’entre eux. Le scénario le plus ambitieux évalue les travaux sur les sept écoles à 2.9 millions d’euros ; le bâtiment le plus énergivore, et donc le plus onéreux en travaux, étant le Sarlac. A partir du printemps 2024, lorsque sera voté le budget de la Ville, nous inscrirons une première école. L’objectif est d’intervenir au minimum dans une école chaque année. Il est important de développer des projets vertueux car la performance énergétique est un élément fondamental de la ville de demain.

La mairie a souhaité améliorer la fluidité et la rapidité des démarches administratives effectuées par les familles en instaurant le guichet unique. Ainsi, les inscriptions à la crèche, la garderie, la cantine, l’ALAE et le centre de loisirs se feront sur un unique guichet. Grâce à un numéro de téléphone unique, les parents ne seront plus redirigés vers d’autres services. La création d’une fiche de renseignement de l’enfant commune à tous les services limitera la multiplicité des documents à fournir par les parents. Ce sera un gain de temps appréciable.

 

Le port de l’uniforme a fait l’objet d’un abondant traitement médiatique. Qu’en pensez-vous ?

La société française est fracturée : socialement, économiquement, culturellement…Ces fractures hexagonales n’épargnent pas notre cité moissagaise. Il faut créer du lien pour qu’existe ce destin commun sans lequel la Nation fédératrice disparaitrait au profit d’une société où l’individu hédoniste vivra à côté de communautés repliées sur elles-mêmes.

Le ministre de l’Education nationale a annoncé l’expérimentation du port de l’uniforme dans les écoles, collèges ou lycées dont les collectivités compétentes candidateraient. Je lui ai envoyé un courrier pour lui témoigner notre volonté de tester cette mesure dans les écoles en réseau d’éducation prioritaire (REP) où les fractures et disparités sont les plus prégnantes. J’ai conscience que l’uniforme ne règlera pas tous les problèmes (perte d’autorité, baisse du niveau scolaire, séparatisme culturel/religieux) mais il revêt un caractère symbolique unitaire. Notre communauté a besoin de symboles qui unissent, qui gomment des différences. Donc, pourquoi ne pas l’essayer tant que cela ne pénalise pas financièrement les familles et grève le budget de fonctionnement des communes ? J’attends les modalités techniques et financières de l’instauration de l’uniforme qui seront annoncées à l’automne par le ministre.