Voici 77 ans jour pour jour que la division Der Führer, cantonnée au centre des impôts durant l’Occupation, était boutée hors de notre ville sous l’héroïque pression des FFI, du Corps Franc Pommies et de l’armée secrète. Cette date que nous commémorons chaque 20 août, est l’aboutissement d’une fastidieuse mais ô combien courageuse lutte clandestine traduite par des actions discrètes ou éclatantes : mitraillage d’une sentinelle à l’entrée du Pont Napoléon, attaque contre les troupes allemandes du haut du Calvaire précédé par des sabotages. Le succès de cette opération n’aurait jamais été possible sans la concorde d’une population moissagaise désireuse de chasser les nazis pour retrouver sa liberté et sa dignité. Il n’aurait jamais été possible sans ces petits messagers, bien souvent mineurs, qui transmettaient des informations primordiales entre les divers mouvements de la Résistance. En effet, la Résistance était diverse et ne fut, en aucune façon, l’exclusivité d’un camp, d’un parti ou d’une idéologie. Une chanson populaire de 1939 l’exprimait si bien : « le colonel est d’Action française, le commandant est un modéré, le capitaine est pour le diocèse, le lieutenant boulottait du curé et tout cela faisait d’excellents Français. » Toutes ces femmes et ces hommes engagés étaient réunis pour la défense de la mère Patrie à qui ils étaient prêts à tout donner, jusqu’à leur vie. Il n’y avait rien de plus cher à leurs yeux que cette terre labourée par leurs aïeuls depuis des temps immémoriaux, se souvenant des grandes dates qui marquèrent le règne des quarante rois qui firent la France, de l’épopée napoléonienne, de la République sortant triomphante des tranchées face à l’empire germanique grâce au sacrifice de leurs pères et oncles : autant de sources d’exaltation, autant d’exemples dans leur généalogie nationale et familiale pour défendre avec panache l’éternelle France. N’oublions pas également ces Français et Moissagais de branche, qui, par reconnaissance éternelle envers la Nation et la cité leur ayant donné l’hospitalité, avaient pris les armes pour leurs libertés. Wladislaw Nowak en est un illustre exemple, ce Français par le sang versé qui prouve que la France sait sublimer ce que l’homme a de plus noble en lui : en effet, quelle autre nation verrait des hommes de patries autres mourir pour elle ? Le sacrifice de ces Français, hommes ordinaires en temps de paix, appelle les générations d’aujourd’hui et celles de demain à réfléchir sur ce qu’est leur pays : plus qu’un hexagone sur une mappemonde, la France est une âme qui vit en chacun de nous et qu’il est plus que jamais indispensable de transmettre pour que ses valeurs, boussole des peuples et des Nations, ne s’éteignent et avec elles, la mémoire de nos braves morts pour la liberté de la France et des Français.
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