Le discours de Monsieur le maire :
Madame le sous-préfet
Madame le député
Mesdames et messieurs les élus,
Messieurs les représentants des autorités militaires,
Messieurs les représentant des associations patriotiques,
Chers Moissagais,
Voici 77 ans jour pour jour que la division Der Führer, cantonnée au centre des impôts durant l’Occupation, était boutée hors de notre ville sous l’héroïque pression des FFI, du Corps Franc Pommies et de l’armée secrète. Cette date que nous commémorons chaque 20 août, est l’aboutissement d’une fastidieuse mais ô combien courageuse lutte clandestine traduite par des actions discrètes ou éclatantes : mitraillage d’une sentinelle à l’entrée du Pont Napoléon, attaque contre les troupes allemandes du haut du Calvaire précédé par des sabotages. Le succès de cette opération n’aurait jamais été possible sans la concorde d’une population moissagaise désireuse de chasser l’Occupant pour retrouver son droit de vivre en Français libres. Son silence fut le bouclier derrière lequel l’armée de l’ombre put harceler les envahisseurs et préparer la contre-offensive. Il n’aurait jamais été possible sans ces petits messagers, bien souvent mineurs, qui transmettaient des informations primordiales entre les divers mouvements de la Résistance. Il n’aurait jamais été possible sans cette jeunesse patriote, à l’image de Manuel Cugat, prête à venger l’honneur de leurs pères, leurs grands-pères, leurs oncles, morts au combat en 14-18 face au même ennemi. Demeurer les bras ballants, aurait été aux yeux de cette jeunesse, tuer leurs aïeuls une seconde fois. N’oublions pas également ces Moissagais de branche, qui, par reconnaissance éternelle envers la Nation et la cité leur ayant donné l’hospitalité, avaient pris les armes pour leurs libertés. Wladislaw Nowak, à qui nous avons rendu hommage il y a quelques minutes, en est un illustre exemple, ce Français par le sang versé qui prouve que la France, parce que Nation universelle depuis le baptême de Clovis, sait sublimer ce que l’homme a de plus noble en lui : en effet, quel autre pays verrait des hommes de patries autres mourir pour elle ?
Cette jeunesse, cette génération de héros authentiques, à qui nous adressons chaque année notre reconnaissance et notre admiration, n’a pas disparu nonobstant les décennies passées et la fin des épreuves apocalyptiques. Parce qu’intrinsèque à notre caractère national, parce que léguée à travers nos histoires familiales, parce que propre à la précellence de cette terre qui peut élever tout homme en épousant son destin, la flamme de l’énergie nationale ne s’est pas éteinte et ne s’éteindra pas. Preuve en sont ces soldats de la Patrie qui défilent ce jour à Moissac. Comme Wladislaw Nowak ou Manuel Cugat, ils seraient prêts, si les ténèbres s’abattaient sur notre pays, à libérer nos villages, nos villes, ils seraient prêts à défendre leurs compatriotes qui ne sont pas ou plus aptes à se battre, ils seraient prêts à devenir les Manuel Cugat de demain, pour, comme lui, mourir pour la France. C’est pourquoi, la Ville a souhaité l’organisation de ce défilé militaire, dans une naturelle continuité, dans une naturelle filiation, entre les hérauts d’hier et ceux d’aujourd’hui. Des héros qui n’ont ni droit au doute, ni droit à la peur, ni droit à l’erreur lorsqu’ils défendent les intérêts supérieurs de la France en opération extérieure. Des héraults dont ne nous connaissons ni les noms, ni l’histoire familiale, effacés derrière l’uniforme de la Nation mais qui sont prêts à mourir pour nous, pour vous. En effet, si l’on ne tombe plus au champ d’honneur sur le sol natal, 549 de nos militaires sont morts pour la France hors de nos frontières sur 17 théâtres d’opération après 1962. Ce défilé est aussi en leur mémoire et en l’honneur des 7 000 engagés sur les cinq continents qui œuvrent, loin de nos yeux mais près de nos cœurs, à conserver nos intérêts, notre intégrité, notre liberté.
Vive la France