Moissac célébrait aujourd’hui le 80ème anniversaire de sa Libération avec une cérémonie, un défilé militaire, un marché gourmand et une soirée musicale.
Le dicours de Romain Lopez, Maire de Moissac :
Monsieur le Préfet,
Madame la députée,
Monsieur le représentant du Conseil régional,
Mesdames et messieurs les élus,
Messieurs les représentants des autorités militaires,
Messieurs les représentant des associations patriotiques,
Chers Moissagais,
Nous voici réunis pour célébrer le 80 ème année de la Libération de Moissac, consécutive au départ de la division Der Führer cantonnée au centre des impôts durant l’Occupation. Cette date que nous commémorons chaque 20 août, est l’aboutissement d’une fastidieuse mais ô combien courageuse lutte clandestine traduite par des actions discrètes ou éclatantes à l’exemple du mitraillage d’une sentinelle à l’entrée du Pont Napoléon, attaque contre les troupes allemandes du haut du Calvaire précédé par des sabotages. Le succès de cette opération n’aurait jamais été possible sans la concorde d’une population moissagaise désireuse de chasser l’Occupant pour retrouver son droit de vivre en état de Français. L’apparence d’une ville paisible sous l’Occupation fut le nécessaire bouclier derrière lequel l’armée de l’ombre put harceler les envahisseurs et préparer la contre-offensive. Une contre-offensive qui n’aurait jamais été possible sans cette jeunesse patriote, à l’image de Manuel Cugat, prête à venger l’honneur de leurs pères, leurs grands-pères, leurs oncles, morts au combat en 14-18 devant l’Allemagne éternelle. Demeurer les bras ballants, aurait été aux yeux de cette jeunesse, un second assassinat de leurs aïeuls. N’oublions pas également ces Moissagais de branche, qui, par reconnaissance envers la Nation et la cité leur ayant donné l’hospitalité, avaient pris les armes pour son indépendance. Wladislaw Nowak, Français par le sang versé, à qui nous avons rendu hommage lors du premier dépôt de gerbe, en est un illustre exemple. Cette année, je voudrais également saluer Marc Teulades-Cabanes, dont la présence parmi les porte-drapeaux est un hommage à son père, Paul, qui fut le dernier résistant en vie ayant, notamment, participé à l’attaque de Vintallac réalisée par la 2331ème compagnie contre 22 Schutzstaffel (SS) dans le but de perturber la remontée des forces vers la Normandie d’où débarquait la division du général Leclerc.
Ces héros, avant leurs faits d’armes, étaient des hommes ordinaires, comme nous. Quelles forces les avait levés jusqu’à prendre le risque de perdre la vie ? L’amour qu’ils vouaient à leur famille, d’une part, l’énergie nationale d’autre part, une énergie qui puisait aussi sa force dans les émotions qu’un fils ou qu’un père peut ressentir pour les siens. Oui, cette énergie nationale est intrinsèque à notre caractère national, nous en voulons pour preuve les épiques aventures ayant jalonné notre histoire qui ont imposé le respect de la France parmi les peuples ; cette énergie nationale est léguée de générations en générations à travers nos histoires familiales, nous avons, pour beaucoup, des aïeuls qui ont défendu la Patrie ; cette énergie nationale est propre à la précellence de cette terre de France pouvant sublimer tout homme qui en épouse son destin, Wladislaw Nowak est de ces hommes.
Nous avons, en ces temps de paix, la mission de préserver cette énergie nationale, de l’entretenir par la mémoire, l’instruction de notre histoire aux plus jeunes, l’éloge de nos soldats d’aujourd’hui. Car les vents mauvais ne s’arrêteront jamais de souffler pour nous enlever cette sublime énergie qui vit en chacun de nous.
Comme l’eut dit Ernest Renan, « La nation, comme l’individu, est l’aboutissant d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est de tous le plus légitime ; les ancêtres nous ont faits ce que nous sommes. » Les 31 morts Moissagais inscrits sur le monument aux morts, parmi lesquels les 6 victimes des combats de mai-juin 1940, les six fusillés, les quatre morts en captivité, les victimes du STO et toutes celles non précisément identifiées, sont nos ancêtres spirituels.
« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle. Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. » écrivit le célèbre poète Charles Péguy. Cette guerre était évidemment juste car elle était une guerre de libération ; alors, durant cette fête nationale des 80 ans de la Libération, qui anime ces jours-ci de nombreuses villes et de nombreux villages de France, nul doute que les âmes de nos morts sont parmi nous, heureuses. Heureuses de nous voir en paix, heureuses de voir ces beaux drapeaux tricolores pavoiser avec fierté, heureuses aussi que nous n’oublions pas leurs sacrifices.
Vive nos morts, Vive Moissac, vive la France.
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