Des finances à surveiller
Le Conseil municipal s’est réuni au Hall de Paris le 4 février. Plusieurs dossiers ont été soumis aux voix des 33 conseillers municipaux. Ce fut, pour la nouvelle majorité, l’occasion de s’adonner à son premier débat d’orientation budgétaire censé fixer les principes qui guideront son mandat. Luc Portes, le 1er adjoint aux finances, décrit une situation fragile qui, si des décisions de réduction des charges de fonctionnement n’étaient pas prises, s’aggravera d’ici la fin du mandat. « L’équipe de M.Henryot a diminué la dette et le ratio d’endettement mais elle a essentiellement utilisé son épargne nette pour ses investissements. Résultat, l’ancienne municipalité a réduit la trésorerie de la Ville, fragilisant considérablement nos capacités à honorer nos dépenses courantes. Sans réaction de notre part, nous aurons un autofinancement négatif en 2026 », s’inquiète Luc Portes. L’adjoint aux finances annonce au Conseil municipal que des efforts importants vont être consentis pour réduire les charges de personnel et éviter l’effet ciseau (plus de dépenses que de recettes de fonctionnement) en fin de mandat. « Nous allons profiter des taux d’intérêts très bas afin d’emprunter pour investir sur la voirie, en mauvais état, et réaliser nos projets structurants. Cet emprunt raisonné n’augmentera pas l’encours de la dette. Nous allons vendre des bâtiments que nous n’utilisons pas et sommes en train de renégocier des prêts contractés par le passé. Moissac est une ville pauvre avec peu de recettes fiscales mais nous n’augmenterons pas la part communale de la taxe foncière. »
Une motion en faveur de l’école Mathaly
Le Conseil municipal a voté à l’unanimité une motion demandant à l’inspection d’académie de sursoir à la fermeture d’une classe. En effet, cette décision prise par l’inspecteur d’académie, aura pour conséquence d’augmenter les effectifs par classe, passant de 21 enfants à 25. Une situation jugée inquiétante pour les élus municipaux : « l’offre éducative est un service public essentiel à l’égalité des chances. » Par ailleurs, le maire regrette que l’Education Nationale ne prenne pas en compte que la commune bénéficie d’une possibilité d’étalement urbain sur le secteur de Mathaly, un des seuls possédant des terrains constructibles sur le territoire communal : « nous envisagions d’investir dans cette école en achetant un préfabriqué avant d’engager des travaux pérennes. Il est navrant que le gouvernement nous coupe dans cet élan. »
De nouveaux dispositifs de solidarité
Soucieuse de développer des programmes répondant au contexte socio-économique fragile, la municipalité a présenté deux projets de solidarité en Conseil : la bourse au permis de conduire aux 18-26 ans et la tombola au bénéfice des restaurateurs.
La bourse au permis de conduire, d’un montant de 400 euros, sera versée aux deux auto-écoles adhérentes au programme (Raguno et l’auto-école Occitanie), pour accompagner des jeunes entre 18 et 26 ans en recherche d’emploi ou en poursuite d’études. En contrepartie, les jeunes bénéficiaires devront remplir des missions d’une durée de 30 heures au bénéfice des personnes âgées ou à mobilité réduite. Ils seront encadrés par les agents du CCAS. La commission du CCAS qui arbitrera sur les choix des dossiers, veillera à prioriser les jeunes qui ont un projet d’insertion et de faibles revenus.
Face à la crise sanitaire qui n’offre pas de perspective de réouverture à court terme, la municipalité a décidé de lancer une tombola en collaboration avec l’association Plein Vent à travers une subvention exceptionnelle de 5 000 euros. 100 tickets gagnants seront mis en jeu pour tous ceux qui dépenseront un minimum de 50 euros dans un commerce non alimentaire. Un tirage au sort attribuera aux vainqueurs un bon d’achat de 50 euros à dépenser chez un restaurateur de la ville. Un soutien conjoint aux restaurateurs actuellement fermés mais aussi aux commerces non-alimentaires qui ont dû baisser leur rideau au cours du premier confinement. Le lancement de l’opération tombola interviendra prochainement, une communication sera déployée à cet effet.
La sécurité fait débat
Dans la continuité de sa lutte contre les incivilités, le maire a demandé au Conseil municipal de l’autoriser à signer la prolongation de la convention de coordination entre les forces de police municipale et de gendarmerie répertoriant la répartition des missions entre les deux corps de sécurité et le soutien apporté par les gendarmes aux policiers municipaux. Des nouveautés ont été inscrites à la demande du maire, comme la multiplication des patrouilles mixtes durant les vacances scolaires, la création d’une permanence de la police municipale au Sarlac fin 2021, l’augmentation des effectifs de la police municipale. Le maire a souhaité étendre le temps de présence des policiers municipaux jusqu’à 1 heure le matin entre juin et septembre, les jeudis, vendredis et samedis afin de créer une patrouille dédiée au centre-ville et aux berges du Tarn, une seconde patrouille déployée sur le Sarlac et les quartiers périphériques. Le groupe TEMS s’est opposée à cette mesure.
Le Conseil municipal a voté une demande de subvention pour sécuriser les entrées des écoles de Mathaly, la Mégère et Saint-Benoît par l’installation de digicodes (ce système existe déjà pour les écoles du centre-ville). Le maire a egalement demandé des subventions pour l’achat d’une caméra-mobile afin de lutter contre les dépôts d’ordures sauvages et de trois caméras pour sécuriser l’abbatiale face à la menace terroriste. En effet, l’abbatiale est l’un des principaux sites religieux et touristiques de la région. L’opposition TEMS qui a voté contre les achats de ces caméras, a dénoncé « une privation des libertés », ce à quoi Romain Lopez a répondu : « j’assume de vouloir priver de leurs libertés d’agir ceux qui salissent nos rues ou ceux qui veulent attenter aux fidèles priant dans l’abbatiale. »
Retrouvez ci-dessous la séance du Conseil municipal.