Quatrième et dernière année que Bastien Lefebvre, enseignant-chercheur à l’université Jean-Jaurès de Toulouse et son équipe de jeunes archéologues sont venus fouiller pour découvrir les trésors enfouis sous le parking de la mairie de Moissac, rue des Mazels. Petit bilan des trouvailles faites durant ces quatre semaines de recherche qui se sont achevées le 27 juillet 2018.
Un chantier de fouilles commencé en 2015
Pour mener à bien les recherches sous le parking municipal, ce dernier a été divisé en quatre parties. Chaque année de fouilles correspond au déterrement d’une des parcelles. C’est donc la quatrième et dernière portion jusqu’ici inexplorée qu’une petite pelleteuse est venue creuser le 2 juillet 2018 afin de continuer le travail engagé trois années auparavant. Un format de chantier archéologique jugé rare car il est plutôt exceptionnel d’explorer les sols en plein centre-ville. Son but ? Comprendre les modes de vie des moissagais à l’époque médiévale et la façon dont la ville s’est structurée autour de l’abbaye.
Découvrir les mœurs à l’époque médiévale
Depuis 2015, chaque partie déterrée est découpée en 2 zones. Suite aux démolitions de bâtiments contemporains, les niveaux récents ont disparu et le sol ne révèle pas de structures postérieures à la période s’échelonnant entre les 12ème et le 15ème siècle. Cette année, un important mur a été retrouvé, délimitant deux parcelles ainsi que des latrines et un mur de briques médiévales. Bien que la fonction du bâtiment trouvé soit probablement une maison, les chercheurs ont supposé que les espaces découverts remplissaient le rôle d’annexes où les habitants jetaient leurs ordures. Une aubaine pour les archéologues car les déchets représentent une mine d’informations sur les mœurs liés à la vie quotidienne.
Un environnement humide propice à la conservation
Des restes alimentaires tels que des ossements d’animaux, des graines, des poteries (vase, jarre à eau…), un morceau de semelle de cuir appartenant à un modèle de chaussure haut de gamme, un morceau de tissu végétal, une ceinture recouverte de feuille d’or et de pâte de verre, un peigne en os, ainsi qu’une balle de 10 cm de diamètre recouverte à moitié de cuir et fourrée de matière végétale font partie des trésors collectés. Des trouvailles rendues possibles grâce à un environnement souterrain humide, dû à l’existence antérieure d’une zone marécageuse sur laquelle s’est construite la ville. Un paramètre facilitant la conservation du cuir et du bois qui a également permis de dévoiler au grand jour un empilement de pièces de bois qui semblerait être un pressoir domestique pour fabriquer son vin chez soi. Hypothèse qui conforterait les fouilleurs sur l’existence d’un quartier de vignerons, renforcée par les nombreux pépins de raisins retrouvés lors des recherches en 2017.
Après la fouille, l’analyse des trésors retrouvés
Les marais sur lesquels s’est construite la ville étaient très fréquentés avant le 12ème siècle. Creuser un peu plus profond a donc été le dernier objectif du chantier afin de découvrir le « Moissac d’avant Moissac » et comprendre comment s’est organisé le développement urbain. Mais pour investiguer davantage il sera nécessaire pour les archéologues de se documenter en parallèle. En attendant les trouvailles ont été rapatriées à Toulouse pour être analysées en laboratoire.
Le résultat de ces recherches fera l’objet d’une rencontre avec Bastien Lefebvre en début d’année 2019.
La suite au prochain épisode !
Pour aller plus loin, lire l’article des fouilles archéologiques de 2017 : Les fouilles archéologiques se poursuivent au centre ville
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