Restauration du cloître et du portail de l’abbatiale

Où en sommes-nous ?

Devant l’état préoccupant de certains éléments du cloître et du portail de l’abbatiale, la Mairie a lancé un vaste programme de restauration. Plusieurs étapes préliminaires ont déjà été réalisées mais le plus gros du chantier reste à réaliser. Point d’étape en trois questions.

Quelle est l'origine du problème ?

L’étude sanitaire réalisée il y a trois ans par l’architecte des Monuments Historiques a révélé que le calcaire des chapiteaux et le marbre des colonnes du cloître ainsi que les bas-reliefs du portail souffraient des sels contenus dans la pierre. Les remontées d’eaux du sous-sol, les intempéries et la proximité avec la voie ferrée ont accentué les dégradations. La conséquence est simple : les sels se cristallisent à la surface de la pierre et entraînent un détachement de certaines parties minérales. Il est déjà arrivé que des visiteurs rapportent à l’accueil du cloître de petits morceaux de pierre tombés des sculptures. Il fallait donc agir, et agir vite.

Qu'est-ce qui a été réalisé depuis ?

La Mairie a d’abord recruté un maître d’œuvre pour assurer le suivi de l’ensemble du projet de restauration. Cet architecte du patrimoine, en la personne de Stéphane Bérhault, a lancé une expérimentation pour éprouver la méthode de préservation des sculptures par dessalement. Deux chapiteaux ont ainsi été déposés pour être plongés dans des bains d’eau déminéralisée pendant deux années. Au bout de ce long processus, plus d’un kilo de sel a été évacué de chaque chapiteau ! C’est donc un résultat positif pour cette expérimentation. La même méthode devrait donc être appliquée sur certains autres chapiteaux, colonnes et bas-reliefs du portail très prochainement.

En parallèle, l’architecte a également commandé des fouilles autour du mur-bahut afin d’en trouver les fondations dans l’espoir de pouvoir y insérer une feuille de plomb pour stopper les remontées d’eau. Les premières conclusions de ces fouilles portent malheureusement à croire que l’insertion de cette feuille de plomb sous le mur-bahut ne sera pas possible. Il faudra donc sans doute s’orienter vers une autre solution. Il est aujourd’hui question de placer cette couche de métal à la base des colonnes et au-dessus des chapiteaux. Cette méthode a le mérite d’être moins intrusive dans la structure du bâtiment.

Au-delà de cet aspect technique, ces fouilles ont aussi conduit à de belles découvertes archéologiques ! Ainsi, un dallage antérieur et plusieurs cheminements ont été retrouvés sous le sol actuel. Mieux encore : une pièce de monnaie du Xème siècle provenant du Puy-en-Velay a refait surface. Elle est actuellement en cours d’analyse.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Le projet détaillé pour les prochaines années doit être présenté cet été. Il devrait préconiser la dépose de 30 chapiteaux sur 76 par vagues successives de 3 chapiteaux par galerie. Ceux-ci devraient être placés dans des bacs d’eau déminéralisée dans la chapelle du séminaire. Le service patrimoine de la commune prévoit déjà de proposer des visites exceptionnelles de ce « laboratoire » dédié au sauvetage de notre patrimoine.

Cependant, certaines pierres indispensables à la maçonnerie ne pourront pas être retirées. Elles seront donc traitées par pose de compresses d’eau déminéralisée. Cette technique, qui ne sera pas aussi efficace que celle des bains car elle n’atteindra pas la pierre en profondeur, aura au moins le mérite de limiter la dégradation.

Toutes ces opérations doivent débuter en 2025 et s’échelonner sur 8 ans. Pour mémoire, la Mairie a prévu une enveloppe globale de 5,8 millions d’euros pour l’ensemble du chantier. L’Etat, la Région et le Département doivent bien entendu apporter leur contribution à cet effort colossal.