Cette inauguration a eu en présence des rescapés de la maison des enfants, de Yoel Scher, ancien ambassadeur d’Israël, de David Assouline, sénateur, de Zvi Tai, représentant l’ambassade d’Israël, de Jean-Michel Bayle, président du Conseil génénral et sénateur, et de Sylvia Pinel, ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme.
L’après midi, Il a fallu deux séances pour accueillir le nombreux public venu voir le film de Nicolas Ribowsky « j’avais oublié… ».
Cette journée de dimanche a conclu avec beaucoup d’émotion ce week-end consacré aux célébrations en l’honneur des Justes de Moissac, « ces héros ordinaires, comme l’a dit le sénateur David Assouline, qui ne pouvaient pas concevoir qu’un enfant ne fût pas protégé et sauvé de la barbarie ».
Rappelons que quatre Moissagais ont reçu le titre de Juste parmi les Nations : Henriette Ducom, Alice Pelous, Jean Gaynard et Manuel Darrac dont les deux filles étaient présentent ce dimanche sur l’esplanade.
Disours de Jean-Paul Nunzi :
En 1984, je recevais Shatta et Bouli Simon à l’occasion d’une rencontre à Moissac des anciens enfants de l’institution qu’ils avaient créée, quai du vieux port.
Les Moissagais, à cette occasion, ont fait la connaissance ou retrouvé 45 ans plus tard des hommes et des femmes, venus du monde entier, très émus de revoir des lieux où ils ont vécu plusieurs mois ou plusieurs années entre 1939 et 1943. Conscients qu’ils étaient vivants parce qu’il y eu cet épisode heureux de la maison de Moissac.
En 2004, nous donnions à la place où se trouve « La Maison des enfants » le nom de Bouli et Shatta Simon et nombreux étaient les « enfants de Moissac » venus rendre hommage à Shatta et Bouli qui les avaient sauvé. Le couple Simon a pu héberger ces 500 enfants au cours de la période.
Si certains ont pu partir en Angleterre, aux USA, au Canada… Si certains ont pu être accueillis par des familles du secteur c’est qu’il y a eu des Moissagais qui se sont engagés dans ce sauvetage : des élus, des maires (Roger Delthil et le Docteur Molle), des agents municipaux (Manuel Darrac, Alice Pelous), des citoyens (Jean GAinard, Henriette Ducom, André Capdordy le commissaire, Mr et Mme Deschamps, le couple fifine et Costa, Messieurs Loubradou, Chauderon, Lavergne, les Docteurs Mr et Mme Gouzi et tant d’autres) qui ont fait que par leur action, leur soutien ou leur silence aucun des enfants n’a été dénoncé, arrêté ou déporté. Moissac mérite bien le titre de « Ville de Justes parmi les Nations »
En juillet 1942, le zèle de certains fonctionnaires avec à leur tête René Bousquet, chef de la police de Vichy a permis d’organiser la rafle du Vel d’Hiv et outrepassé les demandes des nazis en arrêtant les enfants : 4115 enfants ont ainsi été arrêtés, déportés et exterminés dans les camps de la mort.
On mesure mieux à la lumière de ces faits, le magnifique exemple des Moissagais qui sont fiers qu’aucun des enfants passés à Moissac n’ait été arrêté, fiers de cette belle page de notre histoire qui mérite bien que Moissac soit classée « Ville de Justes parmi les Nations », fiers de ce bel exemple de tolérance et d’humanité face à l’antisémitisme et à la barbarie. Et souhaitons que les barbaries étant toujours possibles, cet exemple reste et serve les hommes et les femmes d’ici et d’ailleurs.
La » Maison des enfants » à quelques dizaines de mètres, le Moulin de Moissac qui a accueilli les jeunes juifs de 1945 à 1953 justifie que cette esplanade prenne désormais le nom » d’esplanade des justes parmi les nations « .