Après Manuel Barrac, Henriette Ducom, Alice Pelous, Jean Gainard, Ernestine-Maria et Albini-Jean Ginisty sont désormais reconnus « Justes parmi les Nations » : leur nom a été inscrit sur le Mur des Justes à Jérusalem et à Paris, ce qui les extrait de l’oubli injuste dans lequel ils sombraient.
Comme eux, de nombreux citoyens ordinaires sont devenus des héros méconnus face à la barbarie qui submergeait l’Europe.
Jean-Michel Henryot, maire de Moissac, dans son discours a souligné que « pendant cette période difficile, Moissac a su rester ouverte et secourable à tous ceux, qui y ont cherché un refuge. Les autorités et les habitants ont contribué à sauver d’une mort certaine, les enfants juifs, qui sont encore présents pour témoigner et transmettre à leurs descendants, leur devoir de mémoire. »
En 2013, les noms de Shatta et Bouli Simon avaient été attribués à la place bordant la maison des enfants cachés ; l’Esplanade des Justes ayant été créée au pied de l’hôtel du Moulin. A travers cette dénomination, la ville de Moissac leur avait montré toute sa reconnaissance.
Des héros ordinaires
Ce 20 août, Moissac honorait à nouveau l’action de ces héros ordinaires à travers cette commémoration du souvenir.
Rappelons que pour remercier les hommes et les femmes qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie pendant l’occupation allemande, Yad Vashem a créé en 1963 la médaille de Justes parmi les Nations, la plus haute distinction octroyée à titre civil par l’état d’Israël. 3 760 médailles au total ont été attribuées en France à ce jour. Quatre Justes Parmi les Nations ont déjà été reconnus à Moissac.
Pour leur action et pour avoir sauvé l’enfant Jean-Claude Simon, Ernestine-Maria et Albini-Jean Ginisty sont désormais reconnus comme « Justes parmi les Nations.»
Le couple n’ayant pas de descendance connue, la médaille des Justes ne pouvait leur être remise. C’est pourquoi, au nom du comité Yad Vashem de Jérusalem, Jean-Raphaël Hirsch, Président du Comité Français pour Yad Vashem, a remis à la Mairie de Moissac, l’attestation de reconnaissance (diplôme d’honneur de Justes parmi les Nations) « afin de conserver le souvenir de l’héroïsme du couple Ginisty, honoré à titre posthume ».
Enfin, dans un discours très émouvant, Jean-Claude Simon a rappelé l’action du couple moissagais, qui l’a adopté et caché pendant son enfance au péril de leur vie : « La vie de ces héros discrets tombait injustement dans l’oubli malgré leurs activités hors du commun.
Les Gy comme on les appelait alors, furent bien sûr aidés par le quartier de la Poste, du Boulevard Alsace-Lorraine, car tous connaissaient mes origines juives mais jamais le charcutier Ducom, le café de la Poste des Cavagnier, la coiffeuse, Maître Bajon, lui aussi grand Résistant, ne parlèrent. Le silence était la règle absolue dans cette ville. »
Jean Ginisty, modeste peintre en bâtiment fut un Résistant actif, lieutenant des Forces Françaises Intérieures et participa à Cazes-Mondenard à l’élaboration puis à la libération de la ville de Moissac le 20 Août 1944. Il fut ensuite Conseiller Municipal Radical.
Découvrez :
– le diaporama de l’hommage au couple Ginisty
– le discours de Jean-Claude Simon, Président de « Moissac, ville de Justes oubliée »
– le discours de Jean-Raphaël Hirsch, Président du Comité Français pour Yad Vashem