Suite au meurtre du professeur d’histoire à Conflans-Sainte-Honorine, le maire de Moissac a décidé d’écrire au Préfet concernant la radicalisation islamiste. Rappelant que la commune a abrité des fichés S par le passé et qu’en 2016, le département comptait une centaine de personnes suivies pour radicalisation, Romain Lopez regrette que les maires soient tenus à l’écart de la lutte contre la radicalisation islamiste : « Elu de proximité par excellence, le maire peut avoir accès à des renseignements et réceptionner des informations par divers canaux, associatifs ou municipaux. Son champ d’intervention devrait lui permettre d’être un relais privilégié dans la détection de personnes radicalisées. »
Dans sa lettre, le maire de Moissac met en avant le savoir-faire de ses services municipaux et du tissu associatif moissagais intervenant auprès de la jeunesse et des personnes isolées : « Leur précieuse connaissance de la sociologie moissagaise est un atout pour déceler précocement des comportements déviants. »
Jugeant que les communes rurales ne sont pas épargnées par les risques d’attentats (ex : attaque terroriste dans la petite ville de Trèbes dans l’Aude en mars 2018 où quatre personnes perdirent la vie), le maire de Moissac souhaite que le Préfet fasse un état des lieux régulier sur les risques terroristes dans sa commune. « Chargé du bon ordre dans sa commune, le maire ne peut pas demeurer ignorant des éventuelles menaces pesant sur la sécurité de ses administrés. » S’appuyant sur une circulaire du ministère de l’Intérieur datant du 13 novembre 2018, Romain Lopez demande au Préfet Pierre Besnard de lui transmettre le nombre d’individus vivant à Moissac et qui sont inscrits au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
« Je suis prêt à prendre mes responsabilités et à participer activement au repérage d’individus radicalisés, notamment en sensibilisant les associations et en renforçant le contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) sur la thématique de la radicalisation islamiste. Mais il est d’abord indispensable que le Préfet fasse confiance aux élus de terrain que nous sommes », déclare Romain Lopez.