Une cérémonie du souvenir était organisée pour rendre hommage à cette grande héroïne, oubliée de la Résistance, au cimetière de Moissac, devant sa tombe.
Blanche Lavalade (1894-1966) s’est mariée avec Jules Robene en 1928. Le couple s’est installé à Pechbonnieu, en Haute-Garonne, où elle occupait un poste de contremaitresse de fabrication aux Etablissements des Lessives Moriss. Dans les années 1930, le couple milite au sein des syndicats et partis de gauche.
Pendant l’occupation allemande, elle cacha dans sa maison environ 70 personnes : résistants, juifs, réfractaires au Service du Travail Obligatoire et même des soldats déserteurs de l’armée nazie.
Sans interruption et jusqu’à la Libération, Blanche Lavalade-Robène-BLR assure entre 10 et 12 hébergements quotidiens. Ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes de sécurité et de ravitaillement alors que des tickets d’alimentation sont nécessaires pour obtenir des denrées.
Discrète par caractère mais aussi par nécessité, BLR était aussi très modeste. A la Libération, elle ne demanda aucune reconnaissance et personne n’est intervenu pour qu’elle soit récompensée. Les pensionnaires du moment ne lui ont quasiment pas témoigné de gratitude. Selon elle, « il n’y avait nul besoin d’en dire plus sur ses activités durant la guerre, elle a considéré n’avoir fait que son devoir ».
Deux sommités du monde littéraire font connaitre les actions de Blanche Lavalade-Robène. Clara Malraux témoigne dans son ouvrage « Et pourtant j’étais libre » du travail de BLR. Edgar Morin dans son livre intitulé « Autocritique » évoque son passage à Pechbonnieu.
BLR décèdera à en 1966 à 72 ans. Elle repose au cimetière de Moissac , ville où elle avait suivi l’une de ses deux filles lors de ses dernières années. C’est son petit-fils, Laurent Robène, qui est à l’origine de cet hommage.
Lors des allocutions, Jean-Michel Henryot indiquait que « Plus de 70 ans après les faits, Blanche Lavalade-Robène, combattante de l’ombre, sort aujourd’hui de l’anonymat ».