La loi oblige les villes à réaliser un diagnostic de leur situation sociale. La mairie et le Centre communal d’action sociale (CCAS) de Moissac ont voulu engager cette démarche de manière responsable et rigoureuse. Ils ont fait appel au cabinet Ipso Facto en lien avec le Dispositif local d’accompagnement (DLA). Ils ont rencontré les acteurs locaux et départementaux et a analysé de nombreux rapports et statistiques.
La synthèse des informations recueillies a servi de base à la préparation d’un colloque animé par Gérard Vallès, délégué à la communication, auquel ont participé les associations et organismes concernés. Le 20 novembre au Hall de Paris, 120 personnes ont débattu des questions concernant le logement, l’emploi et la santé à Moissac, et ont fait des propositions qui seront présentées au public au début de 2013. Jean-Paul Nunzi, maire et président du CCAS, Marie Castro, adjointe aux affaires sociales et vice-présidente du CCAS, et Christine Defin-Baudet, directrice du CCAS avaient au préalable reçu la presse pour présenter les grandes lignes du travail entrepris et le sens de la démarche choisie par Moissac. La vidéo de cette conférence de presse est visible sur moissac.fr.
Des responsabilités partagées
En tout premier lieu, ce travail a permis de rappeler l’implication de chaque acteur institutionnel. L’emploi et l’insertion professionnelle restent de la compétence de l’Etat, mais il dépendent beaucoup du développement économique dont la responsabilité est répartie entre régions, départements et intercommunalités. La formation professionnelle est désormais une compétence exclusive des régions.
Le logement est aussi une compétence de l’Etat, mais les conseils généraux y ont une action prépondérante pour l’investissement dans les logements sociaux, par le biais des organismes publics de HLM (Tarn-et-Garonne Habitat dans notre département).
Enfin, la santé est également du ressort de l’Etat, mais les acteurs locaux sont nombreux et dynamiques. La mobilisation pour le maintien à Moissac de l’hôpital en est la preuve.
Au moment où une nouvelle loi de décentralisation, alors que la répartition des ressources entre collectivités est cruciale, ce rappel des responsabilités est indispensable.
De nombreux Moissagais ont des revenus modestes…
Le patrimoine exceptionnel de Moissac et son renom international pour ce qui est du tourisme font oublier qu’elle est une ville pauvre. Beaucoup de ménages vivent de l’agriculture, activité saisonnière et dépendant fortement du climat et le taux de chômage y est important. 65% des ménages moissagais sont non imposables, et près de 28% vivent en dessous du seuil de pauvreté.
…La commune a des ressources faibles.
Le revenu fiscal par habitant est de 644 € à Moissac contre 958 € en moyenne pour les villes de même importance, cela représente un manque de 3 millions d’euros. Parmi les plus grandes entreprises de nos zones d’activité, beaucoup sont des coopératives, et à ce titre sont exonérées de taxe professionnelle depuis leur création. À la modestie des revenus des ménages s’ajoute la faiblesse des ressources de la ville. Alors que la collectivité devrait pouvoir venir en aide aux plus démunis, elle se trouve elle-même privée des ressources qui lui permettraient de le faire. On peut dire qu’être pauvre dans une ville modeste, c’est subir une double peine. Nos partenaires institutionnels ont-ils bien pris en compte cette situation particulière de Moissac ?
Des propositions concrètes et des observateurs attentifs
Des propositions concrètes ont été émises par les participants aux trois ateliers en matière de logement, santé et emploi. Au début de l’année prochaine, une synthèse sera présentée le 30 janvier lors d’une réunion publique ouverte à tous donnera l’occasion d’en discuter avec le plus grand nombre.
Trois personnalités de l’action sociale ont été des observateurs attentifs de cette rencontre du 20 novembre : Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social et président du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, Suzanne Tartière, directrice du développement médico psycho social du SAMU de paris, et Pierre Gauthier, président de l’Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale et ancien directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation de Midi-Pyrénées. Tous trois ont conclu la journée avec des observations précieuses dont la pertinence rejaillira sur la qualité du travail engagé et des propositions évoquées.
Réunion publique : analyse des besoins sociaux de Moissac en matière de logement, d’emploi et de santé, le mercredi 30 janvier, à 20h30, au Hall de Paris.